Comité européen – Mardi 5 et mercredi 6 décembre 2017

Intervention du PDG de Thales

Point sur les marchés de Thales

  1. Spatial : ce marché souffre en 2017 d’une forte baisse, qui n’était pas anticipée, du marché civil. Les prises de commandes 2017 seront donc inférieures au chiffre d’affaires, ce qui implique une baisse d’activité fin 2018 et en 2019, qui reste à préciser. Mais Thales bénéficie d’un soutien du CNES, et a conclu un accord de JV dans l’observation spatiale qui permettra de se positionner sur les petits satellites pour l’avenir.
    En complément, le Directeur Général de TAS détaille cette baisse de charge, qui pourrait nécessiter un ajustement des effectifs à hauteur de 80 postes, en plus de la réduction de la sous-traitance et d’un remplacement partiel des départs (retraites, mutations groupe…).
  2. Aéronautique civile : Dans un contexte qui reste porteur en volume d’activité, il y a toujours une forte pression sur les prix qui efface la croissance en termes de résultats pour Thales, nous vivons un peu sur nos acquis, il faut donc trouver des relais de croissance. Le rachat d’Aviovision devrait permettre d’ouvrir de nouveaux marchés en surveillance d’aéroports vis-à-vis des drones. Dans l’IFE (services aux passagers), la demande reste forte mais nous avons perdu un contrat important avec Turkish Airlines et il y a encore des difficultés techniques avec notre plate-forme AVANT. Dans la connectivité à bord, le marché n’est pas mature, il est encombré de nombreux acteurs venus d’horizons variés, et les compagnies aériennes poussent les entreprises qui ont une offre à traiter en direct avec le client final, donc un positionnement B to C (relation commerciale directe avec le public) qui n’est pas un positionnement habituel pour Thales…
  3. Défense / Sécurité : en France la hausse du budget Défense est annoncée, mais elle ira en partie aux personnels militaires et aux infrastructures, la hausse réelle du budget d’équipement n’est pas connue. En UK, il faut attendre de voir l’effet du Brexit sur l’économie, si celle-ci venait à faiblir le risque existe que le budget de la Défense en pâtisse.

Situation économique du Groupe

Suite à la reprise de la croissance d’activité en 2015, le Groupe a pris un engagement de croissance profitable pour la période 2016-2018. Après une bonne année 2016, le premier semestre 2017 a poursuivi la croissance d’activité, mais le 3ème trimestre a vu un ralentissement, qui a surpris les marchés financiers. Pour autant, le Groupe table toujours sur une croissance du chiffre d’affaires d’environ 5% en 2017.

Création de la DBU

Une Digital Business Unit a été constituée pour faciliter et accélérer la mutation digitale du Groupe : acquisition de la société Guavus (« big data » avec des capacités de traitement en temps réel et une forte disponibilité qui correspond à nos applications), création de la Digital Factory à Paris, prise en charge du domaine Cyber-sécurité à la Station-F (incubateur de start-ups), création d’un centre de recherche en cyber-sécurité à Montréal qui vient compléter notre équipe de recherche de TRT Palaiseau.

Compétitivité

Quatre chantiers travaillent à l’amélioration de la compétitivité : Ingénierie, optimisation des fonctions Support (en premier lieu les Achats), excellence opérationnelle Offres et Projets (on constate depuis deux ans une dégradation de la maîtrise dans ce domaine qu’il faut « reprendre à bras le corps »), leadership et diversité (ce dernier point est porté par le PDG, il participera au Women’s Forum et Mme Marbach a été nommée pour coordonner cette action).

Réactions des organisations syndicales

Les organisations syndicales porte une déclaration pour exprimer leur inquiétude sur les perspectives d’emploi dans le domaine spatial, qui concerne TAS mais aussi la BL MIS (dont TED en France), et demandent que les exigences de rentabilité ne nuisent pas à l’emploi et à l’avenir des entreprises. Le PDG répond que l’effort de R&D dans le domaine spatial s’est accru sur les dernières années, ce que confirment les chiffres présentés par le directeur de TAS.

L’inquiétude est également exprimée quant à la persistance dans la volonté de vendre RCS (billettique, Brétigny en France) et pour l’avenir de TAES/TAEM.

Concernant GTS (Transport), le PDG dit que le « recovery » est terminé, qu’il faut maintenant s’atteler à la poursuite du développement, et que cette activité à toute sa place dans Thales. Pour TAES, il dit qu’il n’y a pas de projet de cession actuellement.

A une question CFTC sur sa prochaine visite à Rungis et Massy, le PDG a dit qu’il faut verticaliser le projet ACCS/LOC1 dont le Chef d’Etat-Major des Armées lui a parlé récemment pour exprimer une perte de confiance, et qu’il faut aussi gérer ce dossier auprès de l’OTAN.

Intervention du SVP Dir. Financière

Prises de commandes à fin septembre 2017 : 8833 M€, en baisse de 14% par rapport à 2016, mais 2016 a vu les contrats Rafale.

Chiffre d’affaires fin septembre 2017 : 10336 M€, soit 3% de hausse par rapport à 2016.

La baisse de prises de commandes s’explique essentiellement par la baisse des très gros contrats qui par nature n’arrivent pas chaque année , le reste de l’activité conserve une bonne dynamique.

Perspective de fin d’année : une croissance de l’ordre de 5% du chiffre d’affaires, des prises de commandes de l’ordre de 14 Mds €, un EBIT approchant 10%.

L’impact de l’IFRS 15 (nouvelle norme comptable internationale en vigueur en 2018) devrait être une baisse de 2% du chiffre d’affaires sur le premier semestre 2017, mais ceci n’est pas significatif d’une évolution générale, cette norme entraînera toutefois un besoin de vigilance accrue sur nos facturations.

Intervention du EVP Stratégie et R&T

Intervention consacrée à la stratégie digitale. L’ambition de Thales dans ce domaine est double :

  • être le partenaire digital de nos clients,
  • être leader sur nos « segments-clés » : Connectivité, Big Data, Intelligence Artificielle, Cyber-Sécurité.

D’où nos investissements dans Vormetric (Cyber, 400 M$) et Guavus (Big Data, 200 M$), et la création d’un centre de R&D Cyber à Montréal pour bénéficier de l’« écosystème » IVADO ; En France Thales a noué un partenariat avec le CEA et participe à l’initiative Digitec du Plateau de Saclay.

La Digital Factory basée à Paris sera :

  • une centre d’excellence digitale,
  • la plate-forme digital du groupe,
  • l’académie digitale Thales,
  • un incubateur de start-ups.

Elle a pour rôle de développer des MVP (Min. Viable Products) qui seront transférés vers les Business Lines Thales lesquels les intégreront à des produits, les premiers transferts devraient avoir lieu dès février 2018.

Thales est aussi le porteur du thème Cyber-Sécurité dans la Station–F, incubateur lancé par Xavier Niel.

Intervention du VP Business Line MIS, qui inclut TED et TRixell en France

L’activité MIS (tubes) connait une baisse très importante, en particulier pour le domaine spatial (cf. ci-dessus) mais aussi dans le domaine militaire, en raison d’une diminution conjoncturelle du marché mondial, mais aussi d’une rupture technologique par l’arrivée des émetteurs à état solide qui remplacent en partie les tubes.

Ceci conduit MIS à prévoir une nouvelle réduction d’effectifs d’environ 90 postes en 2019, après la réduction déjà engagée en 2017/2018 de 165 postes. Ces suppressions d’effectifs touchent en France les sites de Vélizy, Moirans et Thonon, et celui d’Ulm en Allemagne.

Législation européenne de protection des données personnelles

En mai 2018 entre en vigueur dans toute l’Union européenne une nouvelle législation (adoptée en avril 2016).

Cette loi harmonise le traitement des données personnelles, prend en compte les technologies numériques, améliore la protection des citoyens, rend les entreprises responsables de cette protection (lourdes amendes en cas de non-respect).

Thales a mis au point un plan de mise en conformité dans ses différents pays, y compris ceux qui ne sont pas dans l’Union mais qui traitent des données personnelles de citoyens européens.